William Wilson

Photographie de l'artiste William Wilson sur sa page dédiée sur le site web de la galerie d'Art Contemporain Serial Color

William Wilson


 Entre modernité et tradition, entre Afrique et Occident, William Adjété WILSON nous interroge sur notre rapport au monde, sur la question du métissage et sur les stéréotypes de nos sociétés. A la croisée des différentes entités que sont l’Afrique et l’Occident, l’Histoire et la Modernité, WA Wilson se définit avant tout comme un citoyen du monde. Il explore son environnement refusant toute catégorisation. » 

Simon Njami (écrivain et critique d’art)

William Adjété WILSON est né en 1952 à Tours en France, d’une mère orléanaise et d’un père Togolais-Béninois.
Il vit et travaille entre Paris, le Bénin, le Togo et Haïti. Il vit et travaille principalement à Paris.

En 1972, William A Wilson fait son premier voyage au Togo et l’année suivante, il découvre la pratique artistique pendant ses études de philosophie et d’anthropologie à Paris. Il fait le choix de s’y consacrer et devient artiste autodidacte.

Suite à nombreux voyages en Europe et en Afrique de l’Ouest, William A Wilson présentera sa première exposition à Paris en 1976.

Mais c’est à partir de 1983 qu’il montre régulièrement son travail, en France, en Europe, en Afrique, puis aux Etats-Unis. 

William A Wilson travaille principalement le pastel tendre sur papier, mais il réalise également des sculptures-assemblages en bois, des peintures, des estampes (lithographies, linogravures, sérigraphies) ainsi que de nombreux collages.

En 1985, il entre à la Maison des Artistes. Il participe la même année à la grande manifestation de Street-art « la ruée vers l’art » à Paris avec Speedy Graphito, le collectif Banlieue-Banlieue, Jeff Aérosol, Bleck le rat, Jérome Mesnager … Il investit les rues et les panneaux publicitaires avec les frères Ripoulin et de nombreux artistes.

En 1986, il obtient le Prix de la Villa Médicis Hors les Murs qui lui permettra de séjourner six mois à New York, suivi d’une bourse USIA de voyage dans six villes des Etats-Unis et de deux mois de résidence à Yaddo (NY).

En 1994, après un voyage de trois mois dans le Sud-Ouest des Etats-Unis, il réalise « Arizona Tour », une série de 11 grands pastels (150 X 150 cm) qui donne lieu à deux expositions : l’une à Paris et l’autre à San Francisco (deux catalogues d’exposition) et à une collaboration avec Louis Vuitton pour l’édition limitée de 5 “carrés d’artiste” en sérigraphie sur soie de 1000 exemplaires chacun.

1997, William A Wilson illustre, avec 22 tableaux, l’édition du cinquantième anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme Co-édition Mango – ONU

Tisseur de liens, il s’associe à d’autres créateurs dans des domaines variés, notamment avec le chorégraphe Dominique Bagouet (décors, costumes), les Rita Mitsouko, Mory Kanté, (clips musicaux)…

Une majeure partie des œuvres de William Adjété WILSON sont créées à partir de tissus, une passion héritée de sa grand-mère qui vendait des coupons de tissus wax sur le marché de Cotonou.

Par ses collages de wax sur papier, ses œuvres de tissus appliqués ou de broderies de sequins, l’artiste développe son imaginaire autour des thèmes de la cosmogonie vodoun, de l’histoire et des mythes de l’Afrique.

« Cette chose pleine et profonde que nous appelons aujourd’hui œuvre d’art serait alors là non pas comme la reproduction indifférente (interchangeable) d’un ailleurs dans le monde mais comme le lieu habité d’une présence que l’on devine et qui nous déborde à la fois, inépuisable, donc. Image non seulement d’une société mais encore d’un rapport au monde. »

W A Wilson

De 2008 à 2009, lors de 6 séjours successifs au Bénin, il réalise dans un atelier d’Abomey une série de 18 tentures en appliqué de coton teint qu’il intitule « L’Océan Noir, the Black Ocean, O Oceano negro ». C’est son premier travail en collaboration avec des artisans traditionnels. Cette réalisation fait l’objet du premier ouvrage de sa trilogie consacrée aux Africains et aux afro-descendants. Le livre « l’Océan Noir » parait en 2009 aux éditions Gallimard.

Tout au long des années 2009 à 2020, l’exposition itinérante « L’océan noir / The black ocean / O Oceano negro » est présentée dans divers lieux et dans différents pays : En France, Italie, Israël, Mali, Belgique, Suisse, Sénégal, Etats Unis, au Congo, au Togo, au Bénin, au Brésil, au Cameroun.

L’œuvre de l’artiste est en perpétuel mouvement, il voyage sans cesse. 

Son travail de tentures (drapeaux de célébration utilisés dans le culte vodou) initialement commencé au Bénin est désormais mis en œuvre aussi en Haïti. La technique y est différente puisqu’en Haïti l’appliqué de tissu a été remplacée par des perles et les sequins : 

  • En Haïti, à Port au Prince :

En 2016, WA Wilson va faire réaliser à partir de ses dessins, une série de 25 « drapô » illustrant les temps forts de l’histoire de la première République noire, aux artisans de l’atelier Valentin Valris de Port-au-Prince, connus pour leur technique du perlage, à partir de paillettes et de perles de verre fixées sur la toile. 

William Adjété Wilson nous invite ainsi à réfléchir sur la place d’Haïti dans le monde et dans notre histoire.

Il s’est consacré plus récemment à des réalisations utilisant les techniques de découpages/collages de tissu sur papier :  

William Adjété Wilson utilise pour cela des bouts de tissus WAX récupérés dans les ateliers de coutures se situant dans le quartier dans lequel il réside au Bénin. 

Toutes ces couleurs, ces formes, ces histoires autour de chaque tissu vont l’inspirer. 

William A Wilson va s’éprendre de ce textile qui quelque part, reflètent l’histoire de sa vie. 

Il va d’abord les coller sur les lettres postales qu’il envoie à ses amis dans le monde comme pour dire, « je vous envoie des bouts de mon histoire dont je tente de recoller les morceaux ».

C’est ainsi que William va créer de 2014 à 2018 la série des « CENT-UN Vodouns » composée de 101 collages de textile WAX sur papier format 90 X 67 cm environ.

Il va utiliser du papier épais, artisanal pour retranscrire des symboles, des rêves, des souvenirs qui se mêlent aux objets du quotidien.

Toutes ces figures et cet imaginaire nous plongent également au cœur de la culture vodou, culte religieux conservé par les esclaves d’Afrique et très répandu dans tout le monde atlantique des afro-descendants.

 

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